L'EXIL

Publié le par Louise

L'été 1938, combattue par de puissants ennemis internes au régime et humiliée à cause de ses origines juives, elle décide de fuire. Elle fait son choix dans sa maison de campagne El Soldo, là où les premiers succès du fascisme se sont décidés. C'est en recevant une carte postale, en apparence annodine, qu'elle prend sa décision. Entre les lignes, elle lit "attention vous êtes surveillée" Elle emporte ses objets de valeur et part pour la Suisse. Elle y met en sécurité les lettres de Mussolini.

Elle se rend ensuite à Paris. Sa fille Fiammeta tente de la faire revenir en Italie, envoyée par un conseiller de Mussolini. Mais Margherita l'avertit : "si vous lisez dans les journaux que je me suis suicidée parce que je me languissais de l'Italie, ou quelque chose de ce genre, ne le croyez pas. Sachez que j'ai été liquidée." Simone Urso explique : "en dehors de l'Italie, Sarfatti aurait pu être un problème pour Mussolini à cause de ce qu'elle savait et de tout ce qu'elle aurait pu écrire sur le régime." Mais la Sarfatti n'a jamais rien dévoilé ni sur Mussolini ni sur le régime italien, et ce jusqu'à sa mort. Dans Acqua passata, ses mémoires, elle n'écrit qu'une seule fois le mot fascisme et pas une le nom de son amant.

En 1939, elle rejoint son fils Amedeo en Argentine. Sa fille Fiammetta est restée en Italie avec sa famille. Margherita fait en sorte que rien ne lui arrive après la conquête de Rome par les nazis en sollicitant les quelques relations qu'il lui reste. Sa soeur ainée n'aura pas la chance qu'a eu sa fille, elle meurt en déportation en 1944.

Elle revient à Rome en 1947 dans l'anonymat. Tout le monde a oublié "l'autre femme du Duce". Claretta Petacci l'a remplacée dans la vie de Mussolini en 1936 mais aussi dans la mémoire collective italienne. En fuyant, elle a cependant évité la disgrâce que Claretta a subi, exécutée aux côtés de Mussolini. Elle meurt le 30 octobre 1961 dans sa maison du Soldo, elle avait quatre-vingt-un ans.

Publié dans margherita sarfatti

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